Logo
Une maman souriante faisant du yoga avec son bébé

Comment bien vivre une grossesse pathologique ?

Post-partum
||Sarah Allart|
7 minutes

Vivre une grossesse dite « pathologique » peut être un moment particulièrement stressant. Heureusement, il existe des stratégies très efficaces pour vivre sa grossesse plus sereinement malgré les risques et contraintes. 

Je suis Sarah Allart, maman de 2 enfants. J’ai vécu deux grossesses pathologiques avec menace d’accouchement prématuré, et, à travers cet article, j’ai à cœur de partager avec vous, futures mamans, le fruit de mon expérience personnelle et mon expertise pour vous permettre de mieux vivre une grossesse pathologique et/ou particulièrement stressante. Mon objectif est de vous transmettre de l’espoir, une grande bouffée d’optimisme et des techniques concrètes, que vous pourrez utiliser pendant votre grossesse.

Mon expérience : 2 grossesses pathologiques

J’ai vécu deux grossesses pathologiques, et spoiler, tout s’est bien terminé pour moi ! Je vous raconte mon expérience.

Ma première grossesse pathologique

Lors de ma première grossesse pathologique en 2015, tout avait bien commencé… Mais, à cinq mois de grossesse, après un long trajet en voiture, je commence à ressentir de fortes contractions, qui finissent par se calmer, à grand renfort de spasfon et de progestérone. 

Mais, à six mois, je suis hospitalisée en urgence, car j’ai des contractions très fortes et fréquentes : les médecins pensent que je risque d’accoucher à tout moment. Toute l’équipe médicale est réunie autour de moi, on envisage de me transférer dans une maternité niveau 3… Heureusement, grâce à un traitement puissant, deux hospitalisations d’une semaine, un alitement de deux mois et un gros travail de gestion du stress (je vous en dis plus juste après), tout se termine bien et mon fils n’arrive qu’à 37 semaines ! 

J’ai vraiment eu le sentiment que toutes les techniques de gestion du stress (que je diffuse maintenant à travers mes livres et ateliers notamment) ont été salvatrices pour moi, et pour mon bébé.

Ma deuxième grossesse à risque

Pour ma seconde grossesse à risque, les contractions commencent au bout de 3 mois seulement. Mais, je connais maintenant mieux ce phénomène. Je suis habituée à ces contractions permanentes, et je sais que je peux tout à fait mener ma grossesse à terme malgré cela. 

Je prends bien sûr toutes les précautions nécessaires ; je reste beaucoup allongée, j’évite les transports au maximum… Je mets à nouveau en place une vraie stratégie pour gérer mon stress et faire le plein d’émotions positives au quotidien. Et, à nouveau, cela fonctionne : j’accouche finalement à 41 semaines d’un bébé en pleine forme ! 

Réguler son stress durant la grossesse pathologique (et en général !)

De façon générale, il existe 5 grandes stratégies pour réguler notre stress et nos émotions négatives, que l’on devrait, selon moi, tous apprendre à l’école et maîtriser sur le bout des doigts, car elles sont tellement utiles et précieuses. 

Vous trouverez ci-dessous des clés concrètes pour les utiliser, particulièrement pendant une grossesse pathologique ou particulièrement stressante et même après lors du post-partum (car oui, le stress ne se limite pas à la grossesse !)

Modifier la situation

Bien souvent, nous avons le pouvoir de modifier une situation stressante (ou au moins certains éléments de la situation). Si l’on ne peut pas changer le fait que nous vivons une grossesse pathologique, nous pouvons en revanche modifier notre environnement et nos habitudes de vie pour réduire les risques et mieux vivre cette période

Adopter le bon régime alimentaire si l’on a un diabète gestationnel, réduire les transports en cas de contractions précoces et de menace d’accouchement prématuré… On peut, par exemple, demander à notre employeur d’aménager nos conditions de travail, d’augmenter le télétravail, etc.

Femme enceinte qui tricotte
Femme enceinte qui tricotte

Réorienter son attention

Au lieu de penser en permanence aux risques encourus et à tout ce qui pourrait arriver, nous avons tout intérêt à réorienter notre attention en pratiquant des activités captivantes. L’objectif est tout simplement de nous distraire.

Pendant ma première grossesse, le tricot m’a sauvée ! Quand je tricotais, je ne pensais à rien d’autre, mon stress diminuait et mes contractions aussi par la même occasion. Autant vous dire que j’ai beaucoup tricoté (j’ai offert des bonnets et écharpes à toutes mes copines). J’ai appris par la suite que Michelle Obama utilisait aussi le tricot dans les périodes stressantes ! 

Il suffit de commander un kit de tricot et de suivre les instructions, c’est très simple. On peut aussi jardiner, cuisiner, regarder des films positifs (comédies par exemple), lire un bon livre, voir des amis… L’objectif est de penser à autre chose et de désactiver les pensées stressantes qui ont tendance à tourner en boucle.

Détendre le corps pour détendre l’esprit

Si je vous dis « détendez-vous ! », il y a peu de chance que cela fonctionne. Mais si vous pratiquez des techniques de relaxation pour détendre votre corps, votre esprit se détendra lui aussi. Essayez, vous verrez ! 

Vous pouvez, par exemple, pratiquer des exercices de respiration abdominale, de la cohérence cardiaque (avec l’application RespiRelax par exemple), ou de la sophrologie. J’ai beaucoup pratiqué la sophrologie pendant mes grossesses, grâce à des livres et audios de Carole Serrat (vous pouvez également en trouver en ligne). 

La musique a aussi un puissant impact sur nos émotions. Pendant ma seconde grossesse (et mon accouchement), j’ai écouté en boucle « Bliss » de Sirgun Kaur. Pour la petite anecdote, cette musique a un effet très apaisant sur ma fille depuis sa naissance (ce qui n’est pas étonnant, puisqu’elle l’a écoutée avec moi pendant des mois !), et elle fait toujours partie de son « rituel du dodo ».

Changer de perception

Une autre technique très efficace consiste à changer de perception, notre vision des choses. Vous pouvez, par exemple, vous demander : « quels sont les points positifs dans cette situation ?  Qu’est-ce que cela me permet de faire ? », « quel est le cadeau caché ? ». Il y a toujours un cadeau caché dans les épreuves. Pendant ma seconde grossesse, je ne pouvais plus donner de conférences ou d’ateliers, car cela me créait trop de contractions.  

J’en ai donc profité pour faire des recherches et commencer à écrire mon deuxième livre I FEEL GOOD, dans lequel je partage de nombreux rituels pour faire plus de place à la joie, l’amour, la gratitude, la sérénité, l’émerveillement. J’ai aussi pratiqué activement tous ces rituels pendant ma grossesse et cela m’a fait un bien fou (ainsi qu’à toute la famille).

Exprimer vos émotions

On dit souvent que si l'on n’exprime pas nos émotions, elles ont tendance à s’imprimer en nous. Je milite pour l’expression des émotions ! Si vous êtes stressée ou angoissée pendant ou après votre grossesse, trouvez des moyens d’exprimer vos émotions. 

Vous pouvez les exprimer verbalement en parlant à votre conjoint, une amie, un psychologue ou thérapeute par exemple, à l’écrit sur un carnet dans lequel vous notez tout ce que vous ressentez, ou physiquement via une activité physique si vous pouvez en pratiquer une, ou simplement via la respiration, en imaginant que vous évacuez les tensions et émotions négatives à chaque expiration.

N’hésitez pas à combiner toutes ces techniques jusqu’à ce que vous vous sentiez mieux ! Parfois, il faut ce qu’il faut ! 

4 derniers conseils pour bien vivre sa grossesse à risque

Maintenant que vous avez toutes les cartes en main pour réguler votre stress, je vous propose quelques conseils supplémentaires qui m’ont aidé à bien vivre sa grossesse pathologique.

1 Prenez soin de vous

Faites de votre bien-être une priorité ! Reposez-vous et suivez les conseils de votre médecin ou sage-femme. Cela peut vous sembler contraignant, mais souvenez-vous que tout cela ne durera qu’un temps (et je vous promets que cela va passer vite !)

2 Entourez-vous

Il est essentiel de ne pas s’isoler alors entourez-vous ! N’hésitez pas à demander de l’aide à vos proches (et à vous faire chouchouter !). Le soutien émotionnel est crucial pendant cette période. Vous pouvez aussi rejoindre un groupe de soutien, avec d’autres femmes qui traversent les mêmes difficultés.

3 Informez-vous sans que cela devienne une obsession

Informez-vous sur ce que vous pouvez faire pour gérer au mieux votre grossesse pathologique, en priorité auprès de votre médecin et/ou sage-femme. Chercher des informations sur Internet peut parfois être anxiogène. 

Si vous voulez absolument chercher des informations, choisissez bien vos sources d’information (ici, vous êtes au bon endroit 😊) ou demandez à quelqu’un d’autre de réaliser ces recherches pour vous (et de vous faire un résumé des éléments importants).

4 Soyez positive et gardez espoir

Je sais, c’est plus facile à dire qu’à faire ! Mais souvenez-vous qu’il y a des milliers de femmes qui ont traversé cette épreuve avant vous. 20% des femmes en France vivent une grossesse à risque, vous n’êtes pas seule alors, essayez de rester positive et de garder espoir

Les avancées médicales aujourd’hui permettent de prendre en charge de nombreuses situations de grossesse pathologique avec succès. Inspirez-vous de personnes optimistes et cherchez des témoignages positifs, cela vous aidera.

Et surtout soyez douce avec vous-même. Vous faites de votre mieux et c’est déjà très bien.  Acceptez que vous ne pouvez pas tout contrôler.  Une petite citation de Bouddha pour vous y aider : 

« Accepte ce qui est, 

laisse aller ce qui était 

et aie confiance en ce qui sera. »

Je vous envoie tout mon soutien et plein de bonnes ondes ! 

Sarah Allart : experte en psychologie positive et auteure des livres Sunday, Monday, Happy Days – 101 expériences de psychologie positive pour être heureux 7 jours sur 7 (Larousse) et I FEEL GOOD – 5 étapes pour activer le pouvoir des émotions positives (Larousse).

Photo de Sarah Allart
Photo de Sarah Allart
Article écrit par Sarah Allart

Sur le même thème